Genve la nuit

Ìèõàèë Áîðîâñêèé
Qui me dira pourquoi
Il fait parfois
Aussi froid
Au milieu du mois d’aot
Aux bords du lac Lmain?
C’est la magie, sans doute.
Je n’aime pas le matin :
Les pas du temps
Sont tellement
Lents.
C’est la nuit que j’attends;
Dix heures passent –
Et elle vient!
Au-dessus rgne le ciel
Jaune et rouge comme le miel.
J’aime le tendresse du soir
Et son calme;
Je le palme,
Je pourrais meme le boir!
L’air est lger et gl.
Soudain
Souffle le vent,
Il me tend
Sa main,
Saute sur mon nez,
Donne des giffles brulantes,
Rit et chante,
Tourbillonne dans les cheveux,
Ferme mes yeux,
M’offre un jeu
Naf comme lui:
Je l’attrape – il s’enfuit,
Danse sur mes joues,
Ligote mes genoux,
Mais je l’aime et je joue.

Jamais je ne m’ennuie
Quand c’est la nuit.
J’aime compter les toiles
Et voir leur voile
Au-dessus de moi
Comme un toit.
Genve
Nage dans un rve
Doux et profond,
Chaud et long.
Des tres
Que nul ne peut connatre
Marchent tout autour.
Mais les minutes courent,
Je vois l’aurore
Peinte avec de l’or.
Elle entoure
Comme une parure
Le cou du jour.

Derrire le Salve
Se lve
Le Soleil
Toujours pareil
A celui de la veille.