C’est l’automne qui arrive.
1
La coupole en air :
Pure et inaccessible,
Le ciel est couvert
De baisers de ce jour.
Les couleurs de mer –
L’illusoire invisible.
La plage qui enterre
Les aveux de l’amour.
La paresse des rêves,
Apportée par le borée.
La marche complaisante
Solitude des envies.
La vague mastiquant
Minuscules paillettes dorées.
Tout nous décrit
Le changement de la vie.
2
Le début de l’automne
Furtivement couvre le sol.
Eparpille les feuilles sèches
Sous mes pieds, comme les fresques.
La nature qui se plonge
En période de bémol
Et nous laisse admirer
Ses tapies pittoresques.
Douce saison, qui s’installe,
Elle importe son mystère
Entre le chaud de l’été
Et le froid de l’hiver.
Rien n’est plus important
Que cette pose impériale,
Pour qu’en se détachant
Nous pourrions pardonner.
3
Les traces immortelles
Des passages sur le sable,
Les tristes échos
Des oiseux migrateurs,
Les flaches des orages –
Bigamie impeccable
D’une force de tonnerre
Et d’éclair comploteur.
Les étoiles filantes,
Dont on met tous de l’espoir,
Le jet de lumière,
Se figeant comme l’ennemi,
J’essaye de revoir
Ses images si indolentes,
Je palpe ces moments
A moitié endormies.
4
L’arrivée de l’automne
Comme la fin de parole,
Qui enferme dans la bouche
Les aveux partagés.
Comme nature, je me plonge
En période de bémol
Et je laisse de coté
Tous mes rêves engagés.
Cette saison, qui est pâle,
Qu’il soit tôt, qu’il soit tard,
Entre le givre du matin
Et la brume du soir,
Rien n’est plus important
Que cette phase finale,
Faite pour qu’en espérant
On attend le printemps.
03-05.01.2004 , Perpignan