Le hibou

Шуетт
Réveillé dans la nuit, je perçus, en extase,
Dans les cieux assombris le chagrin excessif,
Dsns le fenêtre la lune, à muette antiphase,
À secoué le voile, le voile soporatif.

Sous la couverture douce, la tête sur le coussin,
Je nageais lentement devant une vielle paroisse,
Comme si j'étais un ange,un certain seraphin,
Entre les falaises captées, au nimbe des plaines sagaces.

La centaine des bougies brûlait autour de moi,
La foule des roturiers coulait sans cesse  à gauche,
La vielle chapelle sonnait,dans un certain émoi,
Aux cloches, aux cloches, aux cloches, aux cloches, aux cloches, aux cloches...

Leur tintement volait derrière la piste du vent,
Comme la rumeur poursuit l'incident jusqu'au bout,
Et l'écho effrayant retentit, aggravant
Mon anxiété, c'était la menace, le hibou.

Les trois voyageurs las, trois pèlerins lassés
Avec le Christ vivant, crucifié sur la croix,
Ne me regardant pas, ont fièrement passé,
À la hauteur énorme, à la rencontre de moi.

Derrière eux les vieillardes avec les icônes prudes,
En prenant par la main les enfants, cheminaient,
Et les paysans, comme bœufs avec des charrues rudes,
Menaient leurs femmes dociles, torpides, les dominaient.

Leurs bouches muettes étaient dans le chagrin profond
Donné pour le péché originel passé
Que nous tous absorbâmes avec le lait fêcond
De femmes qui nous nourrirent, de ces Éves encrassées.

Et les flèches des éclairs percèrent le ciel sans fond
Et leur lumière subite a consacré la foule,
On a versé l'huile saint de la main sur mon front
Pour que je franchisse ferme la ligne brumeuse qui croule.

Cette ligne-la où la mère déplore son fils perdu,
Le révérend fidèle lit le trente-troisième psaume,
Où quelqu'un sombre pétrit l'argile inétendue,
En essayant de prendre au piège l'âme qu'il consomme.

Je résiste des toutes forces à l'inconnu béant,
Celui qui attend l'aide sera donc bienheureux
Et, dans l'arbre, le hibou, souriant sinistrement,
Chante sa chanson à moi et son chant est affreux.

Et avec le hibou, on dit l'office des morts,
Sans être à l'unisson, et en même temps observe,
Avec le grand dépit, comme mon cauchemar très fort
S'écroule autour de nous, et cela les énerve.

Et l'heure de la nuit sombre s'approche de la fin sage,
Déjà la nouvelle aube brûle faiblement,se leve
De la terre,mais les yeux figés me dévisagent,
Il est le même hibou, la menace de mes rêves.


Артём Усовецкий

"Сова"

Проснувшись ночью, я в экстазе
Узрел великую печаль,
Луна в немой противофазе
В окне качала снов вуаль

Под одеялом на подушке,
Я, словно ангел - серафим,
Плыл мимо старой деревушки,
Средь круч пленённых, в нимб равнин

И сотня свеч вокруг горела,
Простолюдин текла толпа,
Часовня старая звенела
В колокола, в колокола...

Их звон летел за ветром следом,
Как за случившимся молва,
И отзывалась гулким эхом
Предвестница беды - сова...

Три странника, три пилигрима
Навстречу мне на высоте
Проплыли горделиво мимо,
С Христом распятым на кресте
 
За ними бабки с образами,
Детей держа за руку, шли,
И мужики - волы с плугами -
Послушных жён своих вели

Уста их были в той печали
За первородный тяжкий грех,
Что все мы с молоком впитали
От нас вскормивших падших Ев

И стрелы молний твердь пронзили,
И освятил их свет толпу,
Елей на лоб с руки пролили,
Чтоб я перешагнул черту

Черту, где мать скорбит над сыном,
Святой отец читает псалм,
Где кто-то тёмный месит глину,
Пытаясь душу взять в капкан

Я что есть сил сопротивляюсь,
Блажен же будет тот, кто ждёт,
И жутко с ветки улыбаясь,
Сова мне песнь свою поёт

А с нею вместе отпевают,
Не попадая в унисон,
Те, что с досадой наблюдают,
Как рушится вокруг мой сон

И ночи час к концу подходит,
Уж теплится с земли рассвет,
Но глаз своих с меня не сводит,
Предвестница грядущих бед...