Le manque

Ольга Мартынович
Tout comme la soie de ta robe qui se glissait entre mes doigts il n'y a pas longtemps,
La nuit solitaire se glisse maintenant entre mes mains
Dans cette nuit, la, ou je me trouve toute seule,
La, ou tu n'est deja qu'une fragrance douce sur les oreillers,
La, ou le temps s'est comprime jusqu'au seul point,
Le point qui palpite furieusement dans mes temples,
La, ou j'ai mal a comprendre si ma vue est brouillee ou trop nette
Je presse mon visage contre le mur pour sentir le froid du beton a travers la finesse du papier peint
Pour faire eteindre cette fievre,
Pour faire sortir de ma tete ce desire insupportable,
Le desire de presser mon visage flamboyant contre ton dos de marbre d'une deesse antienne,
Cool, calmant, rassurant, offrant a mes levres la joie des baisers chauds et tendres dont je le couvrirais genereusement
La solitude est pesante
Je noie dans son profondeur
Mes doigts, mes mains, mes bras, mes jambes, mon entier corps se tord
Le manque est le desespoir
Le manque est la perplexite
Le manque est l’abime
Devorante, suffocante, emoussante touts les sens
Le manque
Est une presence dont je sens chaque petit detail -
La paume sur la joue, une meche des cheveux sur le cou, la pulsation des veines entre les corps enlaces -
Mais qui n'est qu'une illusion
Et cette dissonance entre la sensation provoquee par le melange atroce des souvenirs et du desire
Et la realite penible et miserable
C'est le manque
La nuit se glisse entre mes doigts jusqu'a ce que l'aube se presse d'entrer dans ma chambre
J'espere que le manque va s'etouffer avec la lumiere ravissante du jour
Mais je sors de mon lit
Et je sors dans la rue
Et je sors dans le monde
Et rien ne change
Mon manque est toujours avec moi
Mon manque est en moi pour toujours
Et le temps
Ne l'etouffera
Jamais