La vieille dame aux draps blancs

Славянин Санпэи
Il faisait frisquet tel un matin de printemps ou de fin d ete.
Un air trame de blanc, de gaz leger flottait dans le payasage comme a peine verse du ciel. A une centaine de metres, je distingais une rangee d anciennes maisons en pierre claire qui bordait ma vue. Sous mes pieds, je sentais la fraicheur des paves carres qui revetaient les sols des rues et des trottoirs de l epoque. L endroit etait desert mais l air etait empli de vie; et elle etait la - la vieille dame.
Vetue d un tablier sur une laine legere, elle se tenait debout devant une pompe, tirait de l eau claire et dans la vasque a cote, elle lavait des draps blancs. J avais l impression de la connaitre... Mais elle semblait ne pas me voir, et cela m intrigua; d autant plus que je me tenais a quelques metres d elle. Et moi-meme, que faisais-je la?
Je l oubliai puis y songeai a nouveau, un matin, sur le balcon: "Peut-etre attendait-elle des invites?"
Le vent souffla a travers les feuillages, je fermai les yeux et une autre pensee me traversa l esprit: chaque jour, au petit matin, alors que tout le monde dort encore, comme une priere quotidienne, se mettre a la tache, laver le linge pour que la famille dorme dans des draps propres. Quel amour! Alors, je la revis, et elle me sourit. Je la reconnus, c'etait Josepha - ma pieuse "grand-mami" que je n ai jamais connue.
Et je me mis a prier...