Veronica Balaj -Ðóìûíèÿ

Ñâåòëàíà Ïðèãîöêàÿ
 Veronica Balaj - Ïîýò è æóðíàëèñò èç Ðóìûíèè
 ïðåäëàãàåì å¸ ñòèõè äëÿ ïåðåâîäà

   Veronica Balaj
  (Ðóìûíèÿ)

 
Tolerance pour Pan
 
Pan le moqueur
passa en sifflant
a travers mon ouie
marionnette dont les vetements
ne sont que des loques
en couleurs
qui cachent
la faiblesse des faiblesses
je cherche mon Ego
dans le vide
une centaine de jours
parmi des quarts d’heures academiques
en faisant toujours du bruit
les vices des secondes
sans vigueur, repetees
jusqu’au reve
me laissent un gout excitant
les feuilles des arbres
en ete,
s’accrochent de moi
comme si j’etais
une racine
mon sang
a gout de clorophile.
comme les grains de blå
qui claquent;
sans cesse, acharnås
nous mourons
petit à petit.
(Pan s’en extorque abondamment
quand
l’une de mes cellules meurt)
je lui pardonne
et je dåteste
le jaunissement de l’automne 


En glissant joliment a travers l’ouie des descendants
 
    Des heures precises
          au diademe
          je les ai recues
          pour
          mon voyage dans le monde
          je suis
          un point
          brulant de passion,
          dans un cercle
          qui tourne en ronde
          en faisant du bruit;
          un vrai plaisir;
          pele – mele,
          dans un jeu inassouvi sautent
          des poissons baveux,
          huitres rusees,
          chevaux cochers bureaucrates
          fantomes couverts de pommades
          visqueux
          femmes sans seins
          modistes,
          mouches, amants,
          pluies, strategies,
          bebes, officiers severes
          un panoram existencielle....

Dessin aux jupes froncees et tendrement fleuries
 
La pierre de la Lune,
amulette
qui me defend des maux
je la porte dimanche
le monde commence a chanter
les tziganes
aux robes froncees
et tendrement fleuries,
suent en dansant
avec passion,
avec amour
tres tard, monsieur le docteur
problematisant les moments
disperses
comme dans un guepier
sous nos vetements,
colle sur nos tempes
la signature temporelle,
pas finie
menacante 
moi, et les autres opposants,
irrites, furieux
meprisant la peur,
nous vivons les cellules
qui brulent au soleil.

Spectacle qui provoque le monde
 
Des masques parfaites
cachant
des sentiments et des doutes
(peut-etre trompeurs  peut-etre souriants)
on se balance
vers l’est ou l’ouest
la boussole nous montre toujours
le signe plus
moi
et eux
et encore moi
et encore des autres
on rit, on chante…
la lutte
entre le magicien drole
et mon instituteur
meticuleux,
n’est pas du tout une menace
Tante Nathalie porte un tablier
et seme de l’herbe
dont les bords sont ourles
par une machine a coudre
marque Singer
l’oncle Lazarus, un homme
qui croit aux merveilles
s’appuie dans son baton en glaise
emet des opinions
comme un spectateur fatigue
et regle sa montre-bracelet,
a l’heure precise ou,
le monde d’un autre endroit reellement faux,
flatteur, passant,
s’arrete sur place pour applaudir
d’une maniere perfide,
banale, ebahie, stupefiee
pret a se rejouir
du spectacle mis en train
pour provoquer
les temps.

Avec devotion
 
Mercure tres assoiffe,
sirote
de ma main
la pluie
de mes anciens jours
ensemble nous comptons
les sens ravages
sur une roue de feu
je tords
deux clepsydres
au sable sale
de la mer
c’est maintenant
et c’est tard
je les accroche aux regards
du Dieu qui,
en attendant
s’est perdu
parmi les points cardinaux.

Paraboles aux yeux rouges

Le four du conte,serpent de la maison,
avait des yeux brulants
il trouait l’obscurite
et il avait aussi des oreilles
de vapeurs
tres pointues
sortis de l’ame du bois
atteignait
les ailes des cherubins
retournes eux aussi parfois
de l’exil
pour se rechauffer
d’une certaine maniere;
a mes questions,
ils ne pouvaient pas me repondre,
a cause
du serpent de la maison
prelasse infame
entre les chemins
et les temps au-dessous le four
le coquin
il savait que j’avais peur
et quand on a ordonnå
de prendre
tout ce qu’il me fallait
et partir;
il s’est blotti
dans le fardeau de mes objets
en crachant des exemples, des signes;
et je l’ai calme
seulement en partageant
avec lui l’eau
et le pain
les desillusions il me les murmure
encore
a l’oreille d’une maniere infame
toujours infame
et de plus en plus rauque
oblige a boire du soleil,
il se debat
l’ancienne maison
qui est a present un  jardin.

Navigations   
 
Le temps de naviguer
en quåte
de la laine d’or
est venu.
Nous attendions le depart,
les souvenirs, fixes
sous les cils
comme des lichens sur les arbres
ne sont pas trop lourds.
Les batisseurs de navires,
avaient encore
quelques clous
et des jurons
pour les fixer
dans la semelle de la mer.
Personne
ne savait que la femme
d’un batisseur
a donne naissance
a une fille – sirene
dont le visage
ressemblait
a ses reves.
Tous continuaient
a mordre
de la chair des nuits obscures,         
en esperant que Zeus
en echange
de quelques hosannas et
prieres hypocrites
desire leur montrer
ou est la gourde magique
pleine d’eau vive
et une carte,
aux chemins et raisons
qui parlent d’un monde
qui va venir.